Sixième Son a créé l’identité sonore d’Apprendre.Photo, 1ère chaine Youtube photo francophone. Dans le cadre du lancement de cette identité, Laurent Breillat, créateur de la chaîne, revient sur le processus créatif et sa stratégie de marque.
Comment est venue l’idée de déployer une identité sonore pour votre chaîne Youtube ?
L’identité sonore est arrivée dans le cadre plus large d’une refonte de l’identité de ma marque. Etant présent sur internet depuis 12 ans, j’ai multiplié les projets sans forcément d’unité visuelle entre eux.
Cette année est pour moi celle de la croissance, et il me semblait que la base indispensable de ce renouveau était une identité de marque qui puisse à la fois accueillir et mettre en valeur mes projets actuels, mais aussi laisser de la place pour de nouveaux projets à venir (et j’en ai beaucoup !).
C’est de là qu’est venue l’idée de regrouper mes projets autour du « point photo » : Apprendre.Photo pour mon contenu gratuit (blog et chaîne YouTube), Formations.Photo pour mes formations en ligne, et Maitres.Photo pour les masterclass avec les plus grands photographes du monde. Et plein d’autres « .Photo » à venir, je l’espère.
Au cours de la création de cette identité, le logo s’est animé, ce qui est finalement logique pour une entreprise qui s’est autant construite autour du contenu vidéo, que ce soit sur YouTube ou dans mes formations.
Mais que serait l’image sans le son ? Tout youtubeur le sait : paradoxalement, en vidéo, le son est plus important que l’image ! Et plus je regardais ce logo se mouvoir sans son, plus j’étais convaincu qu’il fallait une signature sonore pour l’accompagner.
Quel rôle doit jouer cette identité sonore dans le développement de la chaîne ? Comment va-t-elle s’exprimer ?
Cette signature est un moyen supplémentaire d’ancrer l’univers de la marque .Photo dans le quotidien de celles et ceux qui me suivent. Pour être honnête, j’ai un peu envie que ça devienne notre « toudoum » à nous.
Elle va prendre sa place dans toutes les vidéos YouTube, mais aussi toutes les vidéos de formation, et j’espère qu’avec le temps, elle deviendra associée à la découverte, au plaisir de photographier et aux touches d’humour qui caractérisent ma philosophie dans l’enseignement de la photo. J’espère que rien qu’à l’entendre, les gens se diront « je vais apprendre un truc intéressant aujourd’hui ».
Quel était le brief, les attentes ? En quoi l’identité sonore y a-t-elle répondu ?
La contrainte la plus forte était d’accompagner ce logo animé, qui imposait déjà un peu son rythme. Mais un rythme peut être interprété de mille manières, comme je l’ai vu dans ce qu’on m’a proposé !
Ce que je voulais, c’était d’abord quelque chose de mémorable, qui reste en tête, presque un « earworm » comme on dit outre Atlantique. Et là-dessus, c’est réussi ! Ca a d’ailleurs été une manière de choisir entre les différentes propositions. J’ai littéralement pris du temps pour les « oublier », et voir quelques semaines plus tard si j’arrivais encore à m’en rappeler.
Mais je voulais aussi quelque chose qui traduise les valeurs que je porte (car c’est entreprise c’est avant tout moi, étant donné que je crée la grosse majorité du contenu), ce qui n’est pas chose facile en quelques notes de musique !
Les notions d’accompagnement et de partage sont au centre de votre projet, en quoi l’identité sonore contribue à véhiculer ces valeurs ?
L’accompagnement, le partage, mais aussi une certaine espièglerie, presque. Enfin je ne sais pas si c’est le bon mot, mais il y a un mélange entre l’idée de travailler sérieusement sans se prendre au sérieux, mais aussi de ne pas trop se préoccuper de ce que penseront les esprits grognons, et même parfois de ruer dans les brancards pour aller contre de fausses idées reçues.
Ca fait beaucoup de choses bien sûr, mais je trouve qu’il y a quelque chose d’à la fois dynamique, volontaire, et accessible dans ces quelques notes de musique, et que ça traduit plutôt bien ce que je veux transmettre à travers mon contenu :
- Tout le monde peut progresser en photo
- Je peux les aider à avancer avec plus de clarté
- Tout ça sans avoir la langue dans ma poche mais tout en restant attentif aux attentes de chacun
Y-a-t-il des choses que vous avez appris / découvert / qui vous ont surpris lors du processus créatif ?
La première chose qui m’a surpris, c’est la diversité des premières propositions ! Le nombre d’axe sur lequel on peut jouer sur quelques notes est impressionnant.
J’ai aussi pu très vite voir quelles propositions me plaisaient et quelles autres beaucoup moins, et comprendre pourquoi. Etre musicien depuis mon enfance a dû aider un peu, mais je pense que le fait qu’elles aient des styles très différents permet aussi de préciser l’orientation.
La deuxième chose qui m’a surpris, c’est le temps qu’il m’a fallu pour prendre ma décision finale. Une fois décidé sur une mélodie (ce qui n’a déjà pas été facile), il y a encore beaucoup de possibilités. Par exemple, si on se dit « c’est bien mais il manque encore un petit quelque chose », ce petit quelque chose n’est pas forcément facile à trouver ! Enlever ou rajouter une note peut tout changer (en bien ou en mal). Faut-il enlever ou rajouter une famille instrumentale ?
Il y a beaucoup de petites questions qui se posent, et à un moment j’ai dû prendre du recul pour me « nettoyer les oreilles », et revenir dessus avec l’esprit clair. Je pense que c’est important, d’autant plus quand cette identité est aussi personnelle. Apprendre.Photo est à des années-lumières d’un grand groupe, et le premier critère est avant tout que ça me plaise à moi. Ce qui me laissait à la fois une grande liberté, et une grande responsabilité.
Mais je suis très heureux du résultat final, et encore plus de pouvoir enfin laisser cette nouvelle identité vivre auprès de son public !